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L’Ordre à la Journée nationale de l’innovation en santé

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Une éthique renforcée pour réussir la kinésithérapie de demain

Pascale Mathieu, présidente, et François Maignien, vice-président du Conseil national ont répondu à l’invitation de Madame Marisol Touraine, la ministre des Affaires sociales, de la Santé et des Droits des femmes, à participer à la Journée nationale de l’innovation en santé, qui s’est tenue les 23 et 24 janvier à la Cité des sciences et de l’industrie, à Paris.

Cette manifestation a permis à chacun de découvrir les progrès réalisés dans le champ de la santé à l’occasion de conférences, d’ateliers mais aussi d’échanges entre usagers, industriels, chercheurs, étudiants, professionnels de santé et associations de patients.
Elle fut également « le point culminant » du cycle Idées santé, initié par Universcience pendant dix-huit mois pour imaginer et réaliser les innovations technologiques qui façonneront la santé de demain.

L’innovation, un moteur pour la société
« L’innovation est un moteur pour la société » a indiqué la ministre selon qui, « si le monde a connu trois révolutions industrielles, il est aujourd’hui entré dans la troisième révolution de la santé. » « Nous avons d’abord connu la révolution de la médecine chimique, où le médicament a transformé la façon de soigner. Lui a succédé la révolution apportée par la médecine robotique où des technologies nouvelles ont bouleversé par exemple la manière d’opérer. La troisième révolution qui s’ouvre, c’est celle la médecine digitale. Elle bouleverse comme jamais notre rapport à la santé, précisément parce qu’elle réinvente la conception même que nous avons de la santé. Elle imprime sa marque, parce qu’elle est multiple : biotechnologies, nanotechnologies, sciences cognitives, réalité virtuelle… Au-delà des techniques, ce sont nos pratiques médicales, l’organisation de notre politique de santé, la place et le rôle de chacun de ses acteurs, qui sont transformés. »

Le suivi du patient va changer
Pour Madame Touraine, « le numérique est comparable au bouleversement apporté par l’électricité à la fin du XIXe siècle. Tous deux s’inscrivent dans chacun de nos gestes, partout où nous nous rendons, à domicile, en ville, à l’hôpital. Le numérique, c’est l’avènement possible d’une médecine personnalisée. » Pour autant, « le numérique ne transforme pas la vie des seuls patients. C’est toute l’organisation de notre système de santé qui est amenée à évoluer. Avec la construction d’un lien direct entre les objets connectés et les professionnels de santé, c’est le suivi du patient qui va changer. » Et la ministre d’évoquer « la possibilité pour les professionnels d’interagir entre eux » grâce à des innovations permettant « de simplifier l’échange d’informations médicales entre tous les professionnels de santé qui contribuent à la prise en charge d’un même patient. »
Selon la ministre, les professionnels de santé libéraux, les hospitaliers, mais aussi « l’Assurance maladie, la Haute autorité de santé et les administrations centrales doivent s’engager pleinement dans cette dynamique. »
Elle a par ailleurs expliqué que le Comité consultatif national d’Ethique (CCNE) sera chargé de mener une réflexion complète et participative sur la mise à disposition des données de santé issues des bases médico-administratives. Un Institut national des données de santé (INDS) est créé.

Objets connectés et pratiques quotidiennes
Après avoir écouté la ministre, Pascale Mathieu et François Maignien sont allés à la rencontre des industriels, des professionnels de santé. Le digital, les objets connectés ont déjà fait irruption dans nos pratiques quotidiennes. Les « serious games » ou « jeux sérieux » se développent. Certains programmes permettent un travail du patient à son domicile : le kinésithérapeute étant informé du déroulement de la séance à distance dans son cabinet, il adapte ensuite le programme avec son patient lorsqu’il le revoit en fonction des résultats. Cette évolution doit s’accompagner d’une réflexion éthique et déontologique.
Cette réflexion sera au cœur du colloque que l’ordre organisera le 8 septembre prochain à l’occasion de ses 10 ans et des 70 ans de la profession. Cette manifestation qui aura lieu lors de la Journée mondiale de la physiothérapie réunira des praticiens, mais aussi des chercheurs, des universitaires, des enseignants, des philosophes et des sociologues. Ils échangeront, notamment, sur les nouvelles technologies, les services connectés et leur place dans l’exercice de la profession. Ils s’intéresseront également sur la nécessité d’une éthique renforcée qu’il sera indispensable d’avoir pour préserver l’humain qui est au cœur de la relation thérapeutique.