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L’Ordre des masseurs-kinésithérapeutes lancera prochainement une campagne de communication sur la prévention et la lutte contre les violences sexuelles au sein d’un cabinet de kinésithérapie

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Cette campagne a pour objectif d’informer patients et kinésithérapeutes sur la relation thérapeutique saine et sécurisée et établit les recommandations pour l’appliquer. Les outils qui la composent sont le résultat du groupe de travail « violences sexuelles » initié par le secrétaire général du Conseil national de l’ordre des masseurs-kinésithérapeutes, Jean-François Dumas, en février 2021.

Les violences sexuelles : un engagement fort de l’Ordre pour les prévenir

Depuis plusieurs années et sous l’impulsion de Jean-François Dumas, le secrétaire général du Conseil national, l’Ordre des masseurs-kinésithérapeutes est fortement engagé dans la prévention et la lutte contre les violences sexuelles. En février 2021, le secrétaire général a créé un groupe de travail dans le but d’élaborer des outils de communication en ce sens. Après un an de d’échanges avec une vingtaine d’intervenants aux expertises variées (ministères, élus, associations, kinésithérapeutes, etc.), le Conseil national lancera prochainement une campagne de prévention des violences sexuelles destinée à la fois aux patients et aux kinésithérapeutes.

Pascale Mathieu, présidente du Conseil national de l’ordre des masseurs-kinésithérapeutes : « C’est en constatant un trop grand nombre (même s’il reste marginal compte-tenu du nombre de consultations en kinésithérapie chaque jour en France) de plaintes de patientes pour des actes d’agressions sexuelles, d’attouchements, voire de viols, que le Conseil national a décidé, résolument, de s’emparer du sujet des violences sexuelles.

Il convient de rappeler que les kinésithérapeutes font dans leur immense majorité honneur à la profession par leur intégrité et leur engagement sans faille au service de la qualité des soins. Leur dévouement auprès de leurs patients durant la pandémie en a été une fois de plus la démonstration.

Dans nos cabinets, les patients doivent se sentir en sécurité, écoutés, soignés pour leurs pathologies par des professionnels compétents et bienveillants. C’est un préalable à tout acte thérapeutique. Je suis fière du travail entrepris par l’institution que je préside pour s’assurer que ce préalable soit compris et appliqué sans exclusive, dans tous les cabinets de kinésithérapie du territoire. »

Jean-François Dumas, secrétaire général du Conseil national de l’ordre des masseurs-kinésithérapeutes : « Cette campagne a été élaborée avec le souci constant de ne pas stigmatiser la profession de kinésithérapeute. Rendre public ces faits, les dénoncer, les prévenir permettent à notre profession de se grandir en abordant un sujet autrefois tabou.

Dans le seul intérêt des victimes et pour que cela cesse, l’Ordre a choisi de travailler sur la prévention de ces violences, afin d’informer les professionnels et leurs patients sur ce qu’est une relation thérapeutique saine et sécurisée.

Je souhaite par cet engagement et ces travaux faire évoluer les mentalités, changer les comportements maladroits, déconstruire les idées reçues sur la relation thérapeutique, et informer les patients sur les gestes qui ne sont pas acceptables de la part d’un professionnel de santé.

Tous unis, nous arriverons à préserver nos cabinets de ces violences et à faire en sorte qu’ils restent toujours de véritables sanctuaires ou nos patients sont en sécurité. »

Les violences sexuelles : un véritable enjeu de société et de santé publique

En moyenne, les 100 000 kinésithérapeutes en France dispensent plus de 2 millions d’actes de kinésithérapie chaque jour. L’Ordre enregistre environ 30 plaintes par an, pour affaires de mœurs. Ce chiffre peut paraître faible au regard du nombre d’actes mais il est déjà trop élevé compte-tenu de la protection qu’un soignant doit à son patient.

Le cabinet d’un professionnel de santé est un sanctuaire, le kinésithérapeute y protège et y soigne son patient.

Même minoritaires, les actes intentionnels à caractère sexuel et déconnectés de l’acte thérapeutique ne peuvent être tolérés. Le nombre de plaintes a doublé en 5 ans et toutes les situations ne sont pas dénoncées.

Nous savons, grâce au travail des ministères de l’Intérieur et de la Justice, que seulement 10 % des victimes de faits à caractère sexuel portent plainte.

Le Conseil national de l’Ordre se devait d’agir : nos cabinets de kinésithérapie doivent constituer pour nos patients des lieux où leur intégrité physique et morale doit être préservée et protégée.