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Le télésoin en kinésithérapie : désormais une réalité pour les patients

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Si les séances de rééducation avec leur kinésithérapeute au cabinet ou à domicile, dans le strict respect des mesures barrières, restent cruciales pour de nombreux patients, le télésoin, désormais encadré par un arrêté, permet d’élargir l’offre de soins en kinésithérapie tout le temps que se prolongera cette crise sanitaire.

Des actes plus nombreux sont ainsi être pris en charge et vous pouvez ainsi reprendre votre rééducation.

Mesure barrière par excellence, ce télésoin permet de garantir votre surveillance, une évaluation régulière de votre état, le rappel des consignes de prévention et la mise en œuvre d’exercices de rééducation dirigée, vous permettant ainsi selon les cas le maintien de vos capacités ou la récupération fonctionnelle.

Concrètement, comment cela se passe ?

Dans un premier temps, votre kinésithérapeute va vous recontacter et vous expliquer la possibilité de prise en charge par cette nouvelle modalité. N’hésitez pas à appeler vous-même.

Qu’est-ce que le télésoin en kinésithérapie ?

Il s’agit d’une séance réalisée à distance par le kinésithérapeute, par vidéotransmission.

Que dit l’arrêté ? Qu’est-il possible de faire ? Jusqu’à quand ?

Ces actes de télésoin sont réalisés par vidéotransmission. Ils ne peuvent être effectués sans qu’il n’y ait eu une première séance réalisée, au préalable, avant le confinement au cabinet du kinésithérapeute ou à votre domicile. Ainsi, si votre prescription a été établie durant le confinement ou juste avant et que vous n’avez pu voir un kinésithérapeute, celui-ci devra venir à votre domicile faire un premier bilan.

Pour les mineurs, la présence, lors de la téléconsultation,  d’un des parents ou d’un majeur autorisé est nécessaire. Pour les patients présentant une perte d’autonomie, la présence d’un aidant est requise, afin d’effectuer la séance en toute sécurité.

Quels moyens techniques seront employés ?

Votre kinésithérapeute et vous pouvez utiliser un site ou une application sécurisés, via un ordinateur, une tablette ou un smartphone, équipés d’une webcam et reliés à internet. Le ministère a recensé les solutions numériques existantes, le document est accessible sur ce lien. Des services de messageries instantanées vidéo comme Skype, Whatsapp, Facetime… peuvent également être utilisés.

Comment se déroule une téléconsultation ?

Une téléconsultation se déroule comme une consultation classique, en partant d’une demande de rendez-vous, en fixant un horaire précis et en indiquant les modalités pratiques.

Votre kiné pourra ainsi vous envoyer un lien de connexion et éventuellement vous accompagner techniquement si vous en exprimez le besoin. Vous devez lui accorder votre consentement avant de réaliser une téléconsultation.

À la fin de la téléconsultation, le kinésithérapeute rédige un compte rendu, l’archive dans son « dossier patient », dans votre Dossier Médical Partagé (DMP) s’il est ouvert et le transmet au médecin traitant s’il ne l’est pas. Cette étape permet d’assurer un meilleur suivi et de faciliter la prise en charge coordonnée entre professionnels de santé.

Quels actes pourront-être réalisés en téléconsultation ?

Votre kinésithérapeute peut vous proposer le télésoin si vos séances rentrent dans les prescriptions suivantes :

  • Rééducation d’un membre et de sa racine, quelles que soient la nature et la localisation de la pathologie traitée ;
  • Rééducation de tout ou partie de plusieurs membres, ou du tronc et d’un ou plusieurs membres Rééducation du rachis et/ou des ceintures quelles que soient la nature et la localisation de la pathologie traitée ;
  • Rééducation de l’enfant ou de l’adolescent pour déviation latérale ou sagittale du rachis Rééducation des malades atteints de rhumatisme inflammatoire (pelvispondylite, polyarthrite rhumatoïde…) ;
  • Atteinte localisée à un membre ou le tronc ;
  • Atteinte de plusieurs membres, ou du tronc et d’un ou plusieurs membres ;
  • Rééducation abdominale pré-opératoire ou post-opératoire ;
  • Rééducation abdominale du post-partum ;
  • Rééducation maxillo-faciale en dehors de la paralysie faciale ;
  • Rééducation pour insuffisance veineuse des membres inférieurs avec retentissement articulaire et/ou troubles trophiques ;
  • Rééducation pour artériopathie des membres inférieurs ;
  • Rééducation de l’hémiplégie ;
  • Rééducation des affections neurologiques stables ou évolutives pouvant regrouper des déficiences diverses (commande musculaire, tonus, sensibilité, équilibre, coordination…) en dehors de l’hémiplégie et de la paraplégie – localisation des déficiences à un membre et sa racine – localisation des déficiences à 2 membres ou plus, ou d’un membre et à tout ou partie du tronc et de la face ;
  • Rééducation des maladies respiratoires, obstructives, restrictives ou mixtes (en dehors des situations d’urgence).

« Je me réjouis que notre ministre, Olivier Véran, ait compris la nécessité d’aller vite. Les kinésithérapeutes peuvent évaluer l’état du patient, proposer et montrer des exercices à faire, contrôlés par vidéo, au besoin assistés par un aidant. Ils peuvent vérifier leur bonne exécution et corriger un geste. Le suivi par le praticien, même à distance, est important pour maintenir motivation et observance chez le patient, suivre ses progrès et proposer de nouveaux exercices si nécessaire. » conclut Pascale Mathieu, présidente du conseil nationale de l’Ordre des masseurs-kinésithérapeutes.