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AVC chez l’enfant, du diagnostic à la rééducation.

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À l’occasion de la journée mondiale de l’AVC, nous souhaitons évoquer un AVC méconnu, celui de l’enfant. Peu savent en effet que les accidents vasculaires cérébraux ne touchent pas uniquement les adultes et qu’ils peuvent frapper sans prévenir des enfants. C’est assez rare – entre 500 et 1000 cas en France par an, soit environ 1% des AVC totaux – mais indispensable à connaître et à reconnaître car en matière de prise en charge, chaque minute compte.

Qu’est ce qu’un AVC ?

Lorsque l’on parle d’accident vasculaire cérébral, on parle en fait de deux types d’affection à l’intérieur du cerveau :

  1. Les hémorragies cérébrales (ou AVC hémorragiques). Il s’agit de la rupture d’un vaisseau sanguin intracrânien qui provoque alors un ou des saignements dans le cerveau. La plupart du temps, elles sont causées par des malformations.
  2. Les AVC ischémiques. Ils correspondent à la formation d’un caillot dans un vaisseau intracrânien. Celui-ci va bloquer la circulation veineuse ou artérielle normale et priver une zone du cerveau d’oxygène.

Dans les deux cas, une partie du cerveau cesse de recevoir son apport habituel de sang qui transporte les substances nutritives vitales et l’oxygène. Alors, les cellules cérébrales meurent et provoquent une perte des fonctions cérébrales.

L’AVC pédiatrique peut survenir en phase périnatale, c’est-à-dire juste avant ou après la naissance et pendant l’enfance, jusqu’à 16 ans.

La plupart du temps, il n’y a pas de cause identifiée. Lorsqu’il y en a une, il s’agit de malformations vasculaires, de maladies comme la maladie de moyamoya, les vascularites cérébrales ou encore la drépanocytose. En outre, les AVC pédiatriques surviennent aussi parfois à la suite d’une infection.

On voit bien ici que les causes de l’AVC pédiatrique ne ressemblent en rien à celles de l’AVC chez l’adulte.

Quels sont les symptômes de l’AVC chez l’enfant ?

Bien souvent, les symptômes de l’AVC chez l’enfant sont les mêmes que chez l’adulte. Il se manifeste alors par :

  • Une faiblesse d’un côté du corps
  • Des difficultés d’élocution, c’est à dire des troubles de la parole (parole empâtée ou paroles inappropriées) ou incapacité de parler
  • Des problèmes de vision, cécité ou vision trouble
  • De violents maux de tête
  • Un étourdissement, une perte d’équilibre, des nausées et/ou vomissements accompagnés de certains des autres symptômes

Mais, les enfants ne sont pas des petits adultes et les symptômes, notamment chez les plus jeunes sont souvent plus frustres avec :

  • Des troubles convulsifs
  • Des modifications de la vigilance
  • Des difficultés à rester éveillé et alerte en dehors des heures normales de sommeil et de sieste

En outre, il arrive que ces symptômes apparaissent puis régressent et reviennent…

Dans tous les cas, dès lors que ces symptômes sont constatés chez un enfant, il est crucial d’appeler le 15 rapidement afin de mettre en place une prise en charge rapide au sein d’un service spécialisé et/ou d’un centre expert.

Cette prise en charge initiale consiste en un diagnostic précis par des actes d’imagerie médicale de manière à confirmer le diagnostic et à localiser la ou les lésions et leur étendue. Souvent, une intervention pourra être réalisée très rapidement en neuro-radiologie interventionnelle de manière soit à déloger le caillot soit à “réparer” le vaisseau qui provoque l’hémorragie. Des médicaments pourront également être administrés. Dans tous les cas, l’enfant sera évalué régulièrement et suivi de près de manière à éviter tout risque de récidive et à l’accompagner immédiatement dans sa rééducation pour limiter l’apparition de séquelles.

Lesquelles séquelles peuvent apparaître immédiatement après l’accident ou dans les mois ou les années qui suivent. En effet, l’enfant est par définition en pleine croissance et en plein développement cognitif et motrice. Dès lors qu’il n’a pas acquis toutes les compétences qu’il est supposé acquérir une fois adulte, il est impossible d’évaluer l’ensemble des séquelles dont il risque de souffrir. Néanmoins, il est possible de rapidement mettre en place une rééducation pour limiter l’impact de l’AVC sur le développement de l’enfant.

Il faut garder en tête que 75% des enfants frappés par un AVC garderont des séquelles.

La rééducation de l’AVC

Le cerveau d’un nouveau-né et d’un enfant n’a pas fini de grandir, de se développer et d’apprendre de nouvelles choses. L’objectif de la rééducation est de permettre à l’enfant de récupérer et/ou d’acquérir des fonctions motrices et cognitives “normales” de manière à ce qu’il puisse marcher, jouer, lire, écrire, compter…

Cette rééducation est bien évidemment le fruit d’une collaboration pluridisciplinaire faisant intervenir différents professionnels de santé dont le kinésithérapeute et  l’orthophoniste.

Le kinésithérapeute va mettre ses compétences au service de l’enfant en utilisant, dans un suivi adapté, différentes méthodes et en poursuivant différents objectifs :

  • Renforcement musculaire
  • Mobilisations spécifiques
  • Travail de proprioception
  • Travail de la coordination
  • Travail de la motricité globale et de la motricité fine
  • Prise en charge de la douleur s’il y a lieu
  • Prise en charge respiratoire

Le kinésithérapeute sera également partie prenante de l’éducation thérapeutique du jeune patient et de ses parents et pourra effectuer des bilans réguliers des déficits des fonctions motrices.

Sources : Centre National de Référence de l’AVC de l’enfant

Association AVC de l’enfant